Programme 2018
10h : Accueil
des participants et du public, café
10h20 : Mot
d’accueil
10h30-11h30 : « Qu'est-ce qu'un village? » par Edouard Jolly
(IRSEM, Paris)
On pourrait croire le plus souvent que la signification du mot « village » est évidente : une assemblée de maisons, une église, une école, des familles, des champs, des chemins, une foule d’éléments. Pourtant, même les historiens ont toutes les peines à définir si c’est avant tout un collectif social, un lieu de rassemblement autour du culte et du soin porté aux disparus, un habitat associé à un terroir ou encore du bâti conçu pour durer dans l’histoire. L’objectif de cette séance matinale sera d’évoquer chacun des aspects essentiels qui sont constitutifs de la notion de « village » en explorant le rapport social, politique, historique et environnemental qu’un tel groupe d’habitations rurales entretient avec la nature qui le détermine. A l’aide de données, cartes d’état-major, photographies aériennes et autres documents, l’exemple de Landreville permettra peut-être de mieux comprendre ce que signifie habiter un village du sud de la Champagne.
Vivre avec la nature et en étant soumis à ses contraintes, c’est ce qui a constitué la condition humaine depuis des temps immémoriaux. Mais l’industrialisation, grâce à la puissance des énergies fossiles, a permis aux sociétés humaines de mettre de plus en plus à distance à la fois la nature et ses contraintes. Cet éloignement va-t-il continuer, ou ne sera -t-il qu’une parenthèse ? En revenant sur l’histoire de l’énergie, et en comparant les systèmes traditionnels (comme les moulins) avec les grandes centrales actuelles (à gaz ou nucléaires), on verra que ce n’est pas qu’une différence de puissance qui se joue dans le passage des uns aux autres, mais aussi une différence profonde dans la façon d’habiter la nature et de s’accommoder de ses limites. La transition énergétique nous conduira-t-elle à changer cela ?
Pause café
Il y a seulement trente ou soixante ans, qui traversait la France en voiture devait à l’arrivée nettoyer les nombreux insectes écrasés sur son parebrise. Mais aujourd’hui, le parebrise reste propre. Où donc sont passés les insectes ? Et les oiseaux qui s’en nourrissent, nous les entendons toujours chanter. Mais ne sont-ils pas eux aussi devenus moins nombreux ? Loin d’être immuables, la faune et la flore de nos campagnes se transforment aujourd’hui à grande vitesse. Quelques espèces prolifèrent, beaucoup se raréfient. Lesquelles ? Pourquoi ? Un regard sur le déclin de la biodiversité, sur le risque d’homogénéisation biotique et sur l’extinction de l’expérience de nature.
19h-20h : Dégustation de champagnes offerte par l’association
Programme 2017
10h : Accueil
des participants et du public, café
10h20 : Mot
d’accueil
10h30-11h30 : Histoire
militaire et philosophie politique
« A
l’école de la guerre, la mobilisation des enfants » par Edouard Jolly
(Université de Leuven, Belgique)
Comment saisir, un siècle après, l’impact de la Première
Guerre mondiale sur les campagnes dont fit partie la Champagne ? Comment un
village français tel que Landreville, organisé majoritairement autour d’une
économie viticole et agricole, s’est-il mobilisé lors du premier conflit
mondial ? Il s’agira, pour commencer cette journée, de parler d’histoire
militaire, en s’interrogeant sur ce que signifie l’expression « mobilisation
totale », mais aussi de philosophie politique, en découvrant ce que fut l’éducation
des enfants à la guerre. Comment les habitants d’un petit village aubois, avec
la population rurale de la région, virent leur histoire nationale soudée par
cette expérience commune de la guerre? Nous chercherons ensemble à comprendre
tout particulièrement l’hostilité déclarée du point de vue des enfants de
l’époque, en contraste avec celle des soldats et des femmes.
« Le soin des blessés
et leur retour chez eux », par Stéphane Zygart
(Université de Lille, France)
A l'arrière des lignes de combat, plus ou moins loin du
front, il fallait aménager les soins, la convalescence et l'accueil des
blessés. Des hôpitaux de campagne comme celui de la Chapelle-Saint-Luc, des
villes hôpital comme Troyes ont ainsi participé à l'effort de guerre tandis
que, parfois, des soldats définitivement mutilés devaient essayer de refaire
leur vie professionnelle et affective au sein de leur famille et de leur
village. Qu'est-ce qu'une médecine de guerre ? Du tri des blessés aux centres
de rééducation, c'est le choc des blessures et la mise au point de nouveaux
soins pour les combattants, les médecins et les gens de l'arrière qu'il faut
essayer de raconter.
Pause café
« Films
en guerre, une origine du cinéma », par Lucie Garçon (Université Paris 8, France)
Si l’invention du cinématographe (l’appareil
d’enregistrement des frères Lumière) date déjà de près de vingt ans à l’aube de
la Grande Guerre, c’est bien le cinéma, comme moyen d’expression nouveau (et
« septième art ») que les producteurs, les spectateurs et les
autorités s’apprêtent à découvrir pendant le conflit. Les contextes de la
guerre (sur le front comme à l’arrière) ont accéléré une prise de conscience
des puissances du cinéma, des enjeux techniques, économiques et institutionnels
associés. A travers un échantillon de films - non pas tant sur la guerre que produits en
situation de guerre - nous
observerons les effets de ce contexte sur l’image cinématographique elle-même,
et tout particulièrement sur la ligne de partage entre visible et invisible
(l’un des constituants majeurs de cette image).
19h30 : Apéritif
offert par l’association